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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 11:53
Aurel : Coucher 2h00, histoire de mettre en ligne quelques articles sur le blog, lever 7h30.
Imaginez ma tête au réveil !!! 
Mon ressenti se résume par une citation de Coluche : 
" Je sais pas qui a dit que partir c'est crever un pneu, mais il avait raison ! "

Je reprends la plume : On se met en selle pour Yosemite Park tranquillement, très tranquillement. L'air du jour n'est pas au stress ; encore moins devant l'indicible charme du panorama qui se dévoile à notre passage.
 
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Les montagnes ont un effet apaisant et relaxant  immédiat et les nombreux lacs et ruisseaux sont une ode à la sérénité.
 
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Nous pénétrons dans ce formidable parc dans l'après-midi et découvrons avec passion les abords des lacs gelés ; par endroit, la neige est encore présente en manteau épais. Le blanc de ses flocons glisse vers le bleu de la glace, puis vers le noir de l'eau.
Nous évoluons dans un paysage de montagnes comme on les aime, qui portent en eux tous les ingrédients de la plénitude. Quel silence... quand on coupe la chique à la Harley !
 
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Les conifères centenaires se reflètent dans une eau limpide, ondoyant légèrement sous le fait de la brise. C'est d'une quiétude !
 
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Nous continuons notre promenade le long d'un sentier bordé de grands sequoias, ici aussi. Avec la fin d'après-midi, la chaleur est à son paroxysme et les sous-bois sont ainsi les bienvenus pour un peu de fraîcheur.
Aujourd'hui encore, la fortune est de notre côté car nous ne sommes pas les seuls à profiter de la clémence des températures sylvestres : au détour d'un virage, du remue-ménage dans les broussailles stoppent nos pas ; on observe avidement les environs quand tout-à-coup, un ourson et sa mère surgissent des fourrés ! C'est inouï ! Nous n'avons jamais été aussi près d'eux... seulement une vingtaine de mètres, à peine !
D'ailleurs, l'ourse surveille avec attention le moindre de nos faits et gestes. Nous n'avons pas intérêt à faire un pas de plus vers eux car c'est la mise en garde assurée... Dans le meilleur des cas !
Nous profitons avec boulimie de ce fabuleux spectacle que la vie nous offre. L'ourson fait son show, tantôt équilibriste sur les branches suspendues, tantôt accroché aux troncs.
 
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Inutile d'espérer se mettre à l'abri en hauteur dans un arbre : ce sont d'excellents grimpeurs !
Farfouillant quelques insectes dans les bois en décomposition, la mère nous garde à vue d'un air plutôt dissuasif.
 

Après une bonne heure de contemplation, nous laissons la famille vaquer à ses occupations et continuons d'explorer le parc.

De nombreuses cascades rythment le site, dégringolant dans des ruisseaux de cailloux.
 
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C'est ici que l'on trouve aussi l'une des parois les plus réputées dans le milieu de l'escalade : El Capitan, une paroi granitique de 1000m.
 
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Il faut dire que ça semble très abrupte... The Yosemite Park recèle encore de nombreux joyaux, mais nous ne pouvons maheureusement pas lui accorder plus de temps.
Nous reprenons donc la route de la sortie car il est strictement interdit de faire du camping sauvage ici ; il est déjà 20h30.
Avant de nous laisser voguer vers d'autres horizons, le parc nous offre un nouveau moment spectaculaire : un coyote croise notre chemin, à quelques mètres de la roue ! Il a trouvé une carcasse sur le bas-côté ; il va et vient, tournicote... Visiblement, on le dérange ; il ne se sent pas en sécurité avec nous dans les parages.
 
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N'empêche que cet animal sauvage est presque aussi impressionant que les ours. Entre le renard et le loup, mélange de force et de crainte, d'agressivité et d'instinct ; sa fourrure est celle d'un animal paré pour les grands froids. Quel pelage !

Nous sortons du parc enchantés et envoûtés par la palette de couleurs pastelles que la fin de soirée nous réserve.
 
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Nous roulons dans ces nuances de jaune, d'orange et de rouge jusqu'au noir complet, en quête d'un petit motel pour la nuit.
 
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Difficile de camper par ici car tout est désormais clôturé et peu d'endroits sont encore sauvages. Vers 22h, nous trouvons un petit hôtel. Il n'y a pas l'air d'y avoir beaucoup d'animation... En m'approchant, j'entrevois finalement une jeune femme qui nettoie sa voiture au jet d'eau en abreuvant par la même occasion son copain de mots peu délicats... "Euh, je dérange ?". Bref, pour la chambre, ça semble vraiment pas l'arranger ; elle n'est pas prête, il faut y faire le ménage. Madame prend péniblement une éponge et deux chiffons. Là je pressens qu'on va finir dans une chambre miteuse, faussement nettoyée, à dormir dans des draps pas vraiment propres. Non pas que cela ne nous soit jamais arrivé, mais avec le bar à putes en face... Ca fait beaucoup :).
"Laissez tomber, on va essayer de trouver un endroit plus loin".
Oui, il est déjà très tard, mais là, même Aurel m'a donné raison !
 
Nous roulons encore et encore ; les miles défilent beaucoup plus doucement que la nuit... jusqu'à ce que le voyant d'essence passe au orange !
"Il vous reste 40 miles" avec la voix d'une hotesse de l'air,... puis 30, 20, 10 et enfin un "P" s'affiche au tableau de bord comme pour te signaler que tu vas... Pousser !
Nous sommes dans la pampa, il nous reste environ de quoi parcourir 8 miles ! Oh lalaaaa... Ne me dites pas que nous allons tomber en panne sèche ici, aux States ! La honte :)
Aurel ralentit, tentant d'économiser au maximum le carburant ; étrangement, on trouve que les miles défilent de nouveau trop vite ! 6, 5, 4... C'est le noir complet, pas un halo de lumière nous laisse envisager l'arrivée prochaine d'une ville. Au pied de chaque colline on croise les doigts pour qu'un bassin de loupiotes nous attendent en contre-bas. C'est désespérant. Si l'on fait la soustraction de ce que l'on a parcouru et de ce qui nous reste, IL N'Y A PLUS D'ESSENCE !
Je me prépare avec angoisse à ressentir les premières saccades du moteur.
Puis.....................................................................  ALLÉLUIA !!!.................................................................... On aperçoit le "M" de McDo ! On est sauvé ! Non, pas de la famine :) ; mais qui dit fast-food dit aussi station-service. L'impossible aux USA à bien failli se produire... On refait le plein avec la même sensation que celle de boire quand on meurt de soif. 

Comme à cette heure-ci (23h), il n'y a pas d'autre choix pour dîner que la "mal-bouffe" ; on se dirige vers Burger King. C'est pas de gaité de cœur, mais d'un autre côté, cela aurait été dommage de ne pas goûter au moins une fois à la " gastronomie" américaine :) alors, pour les curieux, c'est comme chez nous ; pas de surprise quant aux proportions puisqu'on choisit la taille de son menu.
Nous avalons notre festin avec le sourire idiot de deux gosses qui ont bien failli se retrouver dans la m...

Par la suite, nous enchaînons quelques minutes de route pour échouer enfin dans un motel... ouvert, accueillant, propre ; bref, la moindre des choses quoi. Il est très tard et nous tombons de sommeil ; mais avec tout ça, on s'est drôlement rapproché de San Francisco et nous pourrons profiter de la matinée pour avancer un peu sur le blog avant de repartir.
 
Encore une journée forte en émotion !

Distance parcourue : 414 km

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commentaires

M
Ouf ! Vous n'aviez pas de pot de miel sur vous, sinon Aurélien si téméraire aurait bien tenté d'allécher l'ourse pour tenter une approche au plus près de ce gentil animal.... Bises à vous deux.
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M
Encore une fois, c'est si bien raconté que la magie continue.... encore merci de nous avoir fait partager votre expérience, vos émotions, votre vécu quotidien, le tout agrémenté de belles photos et<br /> de films anecdotiques. Martine
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I
Vous auriez pu ramener le nounours pour Blanche! trop chou!
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P
Quel bonheur d'avoir rencontré Aurélien hier chez nos amis à Meulan. Nous étions très curieux de connaitre ses impressions sur ce beau voyage que nous avons suivi depuis notre fauteuil.<br /> Maintenant Manu, il va falloir écrire un livre, nous l'attendons avec impatience, tu dois avoir des anecdotes qui sont encore enfouies dans ta mémoire, sinon creuse dans celle d'Aurel.<br /> Merci de nous avoir fait voyager, et souffrir avec vous dans les montées qui étaient parfois interminables.<br /> Nous aurons toujours le plaisir de vous rencontrer. Nous sommes curieux.......<br /> <br /> à bientôt<br /> <br /> Pascal
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T
<br /> <br /> Je suis reparti de chez Patrick, exalté par notre rencontre. Nous sommes surpris de voir que le blog ait pu susciter autant d'intérêt. La prochaine fois, je vous présenterai l'auteur avec<br /> grand plaisir. Si cela vous dit, vous pourriez venir manger à la maison ; je vous donne mon mail perso : cody.aurel@yahoo.fr<br /> <br /> <br /> <br />