(Recit d'Aurèl)
Le mercredi 20 juillet m'offre deux possibilités :
- la visite de Montreux avec une belle promenade au bord du majestueux Léman ;
- ou faire un tour à l'Aquaparc du coin.
Sylvain me fait une telle pub, que je n'hésite pas une seule seconde. Je saute sur le scoot direction Le Bouveret pour essayer en solitaire ce qui se fait de mieux en toboggans à sensation.
Une fois à l'intérieur, j'enfile mon short de bain et confirme le cliché sur les suisses : c'est cher, propre, l'eau est chaude et tout est pensé pour faciliter la vie.
Je m'échauffe sur trois toboggans pour pré-pubères puis file en direction de l'attraction phare du parc, j'ai nommé : le booster-loop.
Quelques chiffres : 21 m de chute, 3 jets d'accélération et 80 km/h dans le tube !
Je grimpe les 6 étages et patiente dans la file d'attente. J'en profite pour prendre connaissance de la règlementation :
- ne pas être sous l'emprise de l'alcool,
- interdit aux personnes ayant des problèmes de santé et aux femmes enceintes,
- peser entre 45 et 100 kg.
Je jette un petit coup d'oeil aux personnes devant et m'aperçois que cette dernière consigne n'a pas été prise en compte... Le surveillant du booster-loop pèse tous ceux qu'il juge en dehors de ces limites et les vire sans pitié.
Moi, ça tombe bien, aujourd'hui je fais 75 kg et toujours pas enceinte :)
Je monte la dernière marche et me retrouve à un petit jeune du sas de départ. Le surveillant lui demande de grimper sur la balance : 43 kg. Merci au revoir. Je ne m'étais pas préparé à passer aussi vite. Mais bon, c'est parti !
Je m'installe dans le sas, on me dit comment positionner mes tête, bras et jambes et de ne pas paniquer si je reste coincé dans le looping. La porte se referme sur moi, mon inconscience et le compte à rebours :
4 diodes s'allument au vert toutes les secondes et 1 diode rouge t'informe que tu vas partir. La trappe sur laquelle j'ai mis les deux pieds est en verre et je visualise très bien ma chute. La pression monte d'un cran, la diode rouge s'allume, 1s, 2s, 3s, rien ne se passe. J'ai à peine eu le temps de me demander s'il n'y a pas un problème que je pars comme une balle.
Tu sens bien les 3 jets, ça passe pas inaperçu !
Je suis méchamment plaqué dans le tube. Le looping se passe sans problème et je tente une ouverture de paupière. Et là, c'est le DRAME. J'ai l'impression qu'on me lave l'oeil au Karcher ! Du coup, je perds ma lentille et atteris dans 30 cm d'eau. A deux doigts de me noyer, je cherche le sol et replace mon short de bain car à l'arrivée, ce n'est plus qu'un string ! En plus, c'est filmé !
Je tente de me diriger vers la sortie, apparament, mon sens de l'équilibre n'est plus ce qu'il était... J'appuie sur le bouton pour sortir et n'ai qu'une envie, faire une ptit pause et recommencer !
(Vous pouvez taper booster-loop sur Youtube pour visionner quelques descentes). C'EST ENORME !
Raisonnable, je mets temporairement le booster-loop de côté et tente un autre tube à sensation. Toujours au 6è étage, je me présente devant un toboggan orange. Par peur d'un manque de sensation, je m'assieds, prends deux appuis et m'élance comme une brute : ERREUR ! Le premier virage est si serré qu'il me plaque littéralement à la parroi, me donnant l'impression de rentrer dans le plastique du toboggan. Le 2è virage me retourne sans que je lui ai demandé quoi que ce soit. C'est sur le ventre, de l'eau dans le nez que je finis, pitoyable, cherchant désepérement à troquer l'eau dans mes poumons par de l'oxygène. Merci la Suisse !
Bon, c'est terminé définitivement pour celui-là.
Je pars expérimenter le voisin du toboggan orange : le rouge. C'est un tube sans aucun virage (ça me va très bien),
par contre il est incliné à 45° sur 20 m ! C'est presque de la chute libre, d'ailleurs, je ne vois pas le fond.
Calmé par les précédentes descentes, je m'installe avec appréhension et procède à de petites "poussettes" pour m'élancer. Je ne pars pas, je tombe ! Ma vitesse est telle que l'eau devient dure et au finish, je ricoche deux fois avant de me relever avec un short bien échancré ! Un compteur affiche la durée de ma descente : 4s 882 millièmes. C'est chronométré dis-donc :)
Mon défi : passer sous la barre des 4s. J'essaie toutes les positions possibles et imaginables mais impossibles de faire mieux que 4s 154m.
Plus motivé que jamais, je remonte et devant moi, un mec retire son caleçon de bain ! Gonflé le gars ! Il pars cul nu dans le tube. Pourquoi pas ; ça doit sûrement moins freiner...
Plus pudique que mon prédécesseur, je jette un regard discret : personne de moins de 14 ans, c'est bon et je m'élance avec le short aux chevilles. A l'arrivée, c'est 4 millièmes de gagné et un lavement, je ne plaisante malheureusement pas (Je ne suis pas le seul à qui c'est arrivé, elle se reconnaîtra :))).
Ca fait cher le record !
Continuant ma quête contre le chrono, je retourne au 6 ème sans ascenseur et remarque qu'un costo prend son élan, court et saute dans le tube.
C'EST POSSIBLE CA ?!!!
Il est 20h, l'Aquaparc ferme dans 5 minutes, si je veux passer sous la barre des 4s, c'est maintenant ou jamais.
J'attends que la lumière passe au vert, je cours et saute. Le passage à l'entrée du tube se fait sans encombre, mais l'inclinaison est telle que ma tête rebondit sur la partie sêche du toboggan (vous savez, la partie haute du tube que personne n'est sensé toucher). Bref, je pars assomé et ricoche trois fois dans le bassin d'arrivée. Je constate mon temps avec la vision d'une taupe. Record battu : 3s 851m !!! Yahouuuuuuuuuuu
Le contrat est respecté et les haut-parleurs annoncent la fermeture du parc. J'en sors pas plus cultivé mais heureux comme un gosse ! 7,5 sur l'Echelle de Richter.
Pour le diner, je rejoins toute la clique pour un pique-nique sur le lac Léman avec un somptueux coucher de soleil.
L'année sabbatique, à qui le tour !