C'est le jour J ! Départ pour la Thaïlande... les vacances, les vraies ! Plages et farniente :) Et puis nous retrouvons les parents d'Aurel ; et ça va nous faire un bien fou !
Notre avion décolle à 15h40 de Katmandu donc nous avons encore le temps de flâner un peu ; on se lève tranquillement vers 9h, petit-déjeunons au resto et revenons prendre nos sacs à la guest-house avant de rendre définitivement les clés de la chambre. On fait un dernier petit tour dans la ville pendant les heures qui nous séparent du décollage. Il nous reste 1800 roupies ; autrement dit juste ce qu’il faut pour payer le taxi jusqu’à l’aéroport et un bon resto pour fêter notre départ… En voilà un budget rondement maitrisé :)
Nous arrivons à l’enregistrement dans les temps, fiers de nous... jusqu'à ce que l’hôtesse nous annonce, interloquée : « votre avion a déjà décollé… hier… ». COMMENT !? Alors là, c’est la surprise complète ! On ne la croit même pas ; on relit nos billets électroniques : départ le 02/11 pour une arrivée le 03/11 ! Mais ce n’est pas possible !!! Je suis en plein cauchemar (oui, parce que c’est moi qui me suis occupée de la réservation…) ; j’avais gardé en mémoire la date d’arrivée et non celle du départ ! On s’imagine déjà devoir repayer l’entièreté du billet (240€ chacun), pour un vol dans une semaine… bref, on est un peu abasourdis et catastrophés.
En plus Aurel prend un malin plaisir à me répéter : « Ah ça c’est du grand Litaudon ! » (moi, j’aurais tendance à rectifier que c’est plutôt du grand Scapin car le gène de l’étourderie, je le tiens plutôt de ma chère Maman ;)).
Comme dirait Tété : "C'est l'art délicat de passer pour un con...".
Litaudon prend un savon
Enfin bref, c’est sûr, celui qui ne s’occupe de rien ne risque pas de faire d’erreur… Non mais oh ! Et puis pour une fois que ce n’est pas lui le fautif :)
Bon heureusement, la dame nous propose rapidement une solution : pour 40€ chacun, on prend le même avion que celui d’hier, même heure et même correspondance à Dehli. Quelle chance ; on saute sur l’occasion !
Seulement, nous n’avions pas pensé à un détail… de taille : nos visas !!! Ils expiraient hier ! Oh là là… on est bien dedans là ! Et puis, c’est bien écrit noir sur blanc : « expiration date : 02/11/11 » ; et on est bien le 03/11. On est encore loin dans la file d’attente avant de passer la douane… « On pourrait peut-être changer la date », lancé-je a Aurel, innocemment. Il n’a pas fallu lui dire deux fois. Avait-il l’habitude de tricher ses notes d’écolier ? Toujours est-il que d’emblée, il m’annonce, solennel : « transformer un 2 en 3, ça va se voir… on va mettre un 4 ».
Oh là là… Moi je panique car la rature est nettement visible.
Non content d’être déjà dans l’illégalité au Népal depuis 24h, on falsifie en plus nos visas ! Je nous vois déjà au poste de Police à se faire sermonner par les douaniers… et louper à nouveau l’avion ! En plus, quelques minutes après l’œuvre du faussaire, une nana vient nous chercher dans la file, nous faisant doubler tout le monde ; ça y est, c’est sûr, ils nous ont repéré !
Finalement, c’est juste que l’avion est sur le point de partir et qu’il y a un soucis avec nos bagages. On sait de suite de quoi il s’agit : on a tenté de passer notre bouteille de gaz pour le réchaud… Oui c’est débile ; mais figurez-vous qu’on nous avait dit que ça passait sans problème ! Bien sûr, on n’y croyait pas trop… Bon là, on est fixé :)
Bref, nous passons devant les voyageurs et présentons nos passeports. Et ce qui devait arriver arriva : le mec tilte tout-de-suite. Il compte le nombre de jours entre l’arrivée et le départ sur ses doigts (pas d’ordinateur) et en déduit qu’on a dépassé les trente jours ! Par chance, quand nous sommes arrivés au Népal, le gars s’est trompé dans la date d’entrée : Aurel est arrivé le 02/10 et moi le 04/10 ; alors que nous étions évidemment ensemble. Du coup, on joue là-dessus en prétextant au douanier : « Regardez, ils se sont même trompés de date à l’arrivée ». Ça marche. Résultat, nos passeports circulent entre quatre paires de mains, font l’objet de moult regards de travers et force réflexions, puis finissent par obtenir le tampon libérateur !
Je n’en reviens pas ! Ca ne serait pas possible chez nous…
Une fois devant l’avion, les bagagistes nous somment de retirer ce qui est formellement interdit dans nos sacs à dos. Aurel enlève la bouteille de gaz et la donne aux agents de sécurité qui la saisissent en rigolant. Ben oui on sait, c’est ridicule d’y avoir cru :). Dans l’avion, c’est l’euphorie : on est en vol pour la Thaïlande, sans prune pour nos visas expirés ET raturés, avec seulement 24h de retard pour 80€ de supplément !
Un petit bout de la chaîne Himalayenne
En moins de 2h, nous voici à New Dehli pour une escale de près de 8h. L’aéroport est d’un modernisme époustouflant : des boutiques hyper luxueuses, des restaurants, des salons avec fauteuils massant et banquettes pour s’allonger, des totems où recharger gratuitement ses batteries, des toilettes avec personnel, d’une propreté exemplaire (ça change du Népal !) et des « voitures de golf » transportant les voyageurs fainéants qui sillonnent un aéroport entièrement couvert de moquette.
Bref, on ne se croirait pas en Inde !
Apres un tour dans tout ce luxe, on s’installe confortablement pour tenter de nous reposer un peu (trop d’émotion :)).
A 1h40, nous embarquons pour le deuxième vol, direction Bangkok.
Le boss de la compagnie aerienne est avant tout brasseur...
Esperons que le pilote n'a pas eu droit à sa binouse lui !
Nous ne dormons pratiquement pas et arrivons enfin à destination.