La route 66

6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 17:30

L'avantage du désert, c'est que c'est ultra-calme ; du coup, nous avons dormi comme des loirs. Nous entamons l'une de nos plus longues journées de route au programme : environ 600 km en direction du Grand Canyon.

Les infinies lignes droites qui tranchent les étendues de sable se prêtent plutôt bien aux grandes distances je dois dire. L'esprit vagabonde librement dans la constance de l'aridité des paysages.

De temps à autre, quelques incongruités le sortent de sa torpeur comme le sillon émeraude d'une saline par exemple qui vient réveiller la couleur d'ivoire dominante.

Un peu plus tard dans la matinée, nous posons enfin les roues sur la mythique route 66. Tout "biker" qui se respecte ne peut louper ca :)

Nous parcourons un troncon de la "sixtisix" sans rien de franchement remarquable ; si ce n'est bien sur l'incontournable Roy's Cafe !

L'endroit ressemble à ces cafétéria de bords de route que l'on voit souvent dans les séries américaines (Happy Days) : un long bar derrière lequel on trouve toujours une télé diffusant des idioties (si si toujours !), des tables entourées de banquettes, des cafetières prêtes à servir un breuvage tonifiant et puis une déco faite de "vintage" et de kitch.
On s'y sent bien, il y fait frais, tout est en libre-service ; la confiance règne aux Etats-Unis ! Du moins en Arizona.

Après la pause, nous reprenons la route sur notre "terrible engin" comme dirait Brigitte :) Yeaaah ! Déjà de superbes rocheuses jaillissent du sol, apportant une ponctuation enlevée à l'interminable platitude.

Les couleurs rougissent et la végétation se diversifie : d'étonnant cactus font leur apparition dans le décor sec et balayé d'un vent d'ouest puissant.

Le long de la 66, nous traversons tout-de-même des villages :

Certains semblent sortir tout droit d'une serie des années 80,d'autres d'un western (comme Oatman) avec leurs facades en bois aux portes battantes de "Saloon", avec les chevaux garés devant :) Ces endroits charmants ont su s'adapter à la clientèle, développant des petites boutiques de souvenirs et restaurants au goût du jour.

En ce qui nous concerne, nous ne faisons que passer car les miles ne se parcourerons pas tout seul...
Comme la moto consomme plus que le réchaud, nos arrêts à la pompe sont nettement plus fréquents qu'à vélo :) C'est d'ailleurs dans l'une d'entre elles que le cliché sur les américains se confirme une fois de plus. "Toujours plus grand, toujours plus beau !"

Et dire que notre maison à nous pèse moins de 3 kilos !

Nous sortons progressivement du désert et entrons dans une forêt ; les pins ont remplacé les cactus.
Par chance, en bifurquant dans un petit sentier, un panneau annonce que le camping est autorisé. On en attendait pas tant ! L'endroit est serein ; pas un bruit sauf celui de la nature.