Ce matin, en préparant les affaires, nous avons l'agréable suprise d'avoir éte victime de ces deux jours de piste : le support de ma sacoche de guidon s'est fissuré. "Va falloir réparer tout ca, hein Joe la bricole !"
Aurel : "Pas étonnant qu'elle ait cassé,
t'as mis un d'ces bordels là d'dans !"
Heureusement, c'est du "bitume" qui nous attend. La route ne va faire que de monter : nous avons un col à franchir à 3457m !
Avant d'entamer les réjouissances, nous ne pouvons quitter Cachi sans visiter sa jolie église de style colonial :)
Sa spécificité est surtout liée à son toit en bois de cactus et autres éléments faits à partir de la même essence.
La ville est très charmante, toute pavée avec une belle place arborée de poivriers et d'eucalyptus. L'endroit idéal pour échapper à la chaleur de l'après-midi.
En ce qui nous concerne, c'est plutôt l'heure de pédaler que de faire la sieste ! En route.
Nous commencons de suite l'ascension avec une belle vue chapeautée par un sommet à 6380m ; ca a un petit côté rafraîchissant... A moins que la véritable raison, scientifique celle-ci, ne soit que nous sommes déjà à 2280m :)
Rapidement, les paysages deviennent épatants ; on croirait que tout a été réuni au même endroit : des rocheuses rouges, des vignes, des cactus, des herbes folles...
Nous traversons Payogasta, petite bourgade où nous faisons quelques courses pour le goûter de 10h30 (on ne perd pas les bonnes habitudes :)).
Par endroit, la route a subi les ravages de l'orage de la veille ; ainsi, le río est sorti de son lit venant inonder l'asphalte.
C'est au sortir de ce village que nous quittons la route 40 (qui se poursuit en GR avec un col à 4895m) pour bifurquer sur la 33, direction le parc national des cardones. Nous pédalons dans un décor invraissemblable ; des montagnes rouges, vertes, jaunes, découpées comme pour nous présenter leurs plus beaux atours. Des milles feuilles de sédiments, d'oxydation des sulfate et cuivre qu'elles contiennent ; C'est si enchanteresque qu'à chaque centaine de mètres, nous tentons d'en capturer le plus beau profil.
Aves ce relief ascendant, nous n'avons parcouru que 27 km depuis notre départ ; il est déjà 13h30 et la faim nous tenaille. Malheureusement, il n'y a pas d'ombre dans ce désert de cactus ! Tampis, pour une fois, on se contentera d'une glissière pour poser nos fesses... Ca ne pourra pas être pire que sur des cailloux. Et puis, niveau chaleur, avec le vent de face qu'on se paie, on devrait pouvoir la supporter.
Du coup, nous ne traînons pas (moins de 3/4 d'heure) et reprenons notre quête du col de Piedra del Molino. Ca y est, nous entrons dans le fameux parc des cardones ; on comprend nettement pourquoi il porte ce nom ! Une véritable armée de cactus borde la route...
A tribord, en revanche, la vallée s'ouvre sur de merveilleux dégradés de couleurs. Là encore, nous n'avancons pas, photographiant à tout va la majesté de la nature.
Malgré tout, nous ne devons pas trop nous attarder car, comme chaque après-midi depuis que nous sommes dans la province de Salta, l'orage se prépare... Nous entamons l'interminable "Recta Tin Tin" ; elle aussi porte bien son nom car c'est une ligne droite de 14 km !
Nous avancons avec peine, contre le vent et le relief jusqu'à 17h ; non pas qu'il soit trop tard pour continuer, mais le temps menace vraiment maintenant et nous sommes sous un abri-bus qui pourra faire son office pour la nuit. Car ici, les orages sont si violents qu'on nous a souvent conseillé de nous protéger rapidement et de ne pas prendre le risque de rouler.
De toute facon, nous sommes cuits. Il ne reste que 6km pour atteindre le col, mais le nuages glissent entre les montagnes, voilant les paysages ; on ne voit plus rien.
Autant profiter d'une vue dégagée demain matin ! On s'installe donc dans le petit refuge de pierre. A mon grand désespoir, l'abri-bus est comme tout abri-bus qui se "respecte" : dégoûtant... Je vous laisse le soin d'imaginer.
Mais voilà, quand le déluge et la foudre s'abattent, en effet, on se dit qu'on est mieux à l'intérieur... Si crade que ce soit. Nous sommes même contraints d'en barricader l'ouverture avec notre bâche, maintenue par les deux vélos tant le vent balaie avec force des rideaux de pluie vers l'intérieur.
J'ai connu mieux comme quatre étoiles :( !